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Ce blog est conçu pour encourager le sevrage tabagique par la pratique du jeûne. Cependant les séjours s'adressent aux fumeurs comme aux non-fumeurs.

"Le tabac, une béquille pour faire face aux tracas du quotidien"

Publié le 9 Février 2014 par jeûne-et-défume

Le Monde.fr | 04.02.2014 à 12h02 • Mis à jour le 04.02.2014 à 14h48 | Propos recueillis par Pascale Santi

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Les annonces sur le tabac faites dans le cadre du troisième plan cancer, dévoilé mardi 4 février par François Hollande, lors des rencontres annuelles de l'Institut national du cancer (Inca), semblent insuffisantes. Le docteur Anne-Laurence Le Faou, responsable de l'unité de tabacologie à l'Hôpital européen Georges Pompidou, répond à nos questions.

Le tabac reste la première cause de mortalité évitable en France, causant plus de 73 000 décès par an, il est aussi la première cause de cancer évitable. Où en est-on de la consommation ?

La consommation de cigarettes a baissé de 7,5 % en 2013. Mais le nombre de cigarettes fumées par jour en France avait déjà diminué entre 2005 et 2010, passant de 15,4 à 13,9. Au cours de cette période, le pourcentage de fumeurs quotidiens a augmenté dans la population chez les adultes de 18 à 75 ans, passant de 28 % à 30 %, particulièrement chez les femmes, soit 14 millions de fumeurs.

Fait préoccupant, la part des jeunes fumeurs de 17 ans a augmenté de 10 % entre 2008 et 2011 avec 32,7 % des garçons et 30,2 % des filles qui fument tous les jours. Ceci malgré un certain nombre de mesures prises par les pouvoirs publics : augmentation forte des prix en 2003, augmentations faibles depuis lors, durcissement des messages de prévention sanitaire et en 2007, interdiction de fumer dans les lieux publics et forfait de couverture financière de 50 euros par an pour initier un traitement pharmacologique d'aide au sevrage.

Dans ce contexte, quelles sont les mesures de prévention à mettre en place ?

Les mesures de politique publique mises en œuvre en France depuis 2004 rencontrent des obstacles importants car leur efficacité est limitée dans le temps. En outre, la formation des professionnels est insuffisante malgré l'importance du tabagisme en termes épidémiologiques et ses conséquences sur la santé.

Quel est l'impact des hausses de prix du tabac sur la consommation ?

La forte augmentation du prix du tabac en 2003 a conduit dans un premier temps à réduire l'initiation chez les jeunes et reste jusqu'à aujourd'hui une motivation à la consultation de tabacologie. Toutefois, les fumeurs ont adapté le comportement tabagique au prix du tabac. Bien que la prévalence du tabagisme ait augmenté entre 2005 et 2010, les fumeurs adultes de moins de dix cigarettes par jour ont augmenté. Nous avons aussi observé dans une étude que les motivations permettant l'arrêt sont plutôt l'influence positive des réseaux de sociabilité non fumeurs sur le sevrage : famille, entourage, travail.

Il semble qu'il soit encore plus difficile d'arrêter de fumer pour les populations défavorisées. Est-ce exact ? N'est-ce pas une double peine ?

Les personnes précaires paient un très lourd tribut au cancer lié à leur tabagisme. Dans nos consultations, bien que le nombre de personnes précaires reçues augmente au fil du temps, nos données ont montré un taux d'arrêt du tabac bien moins important que chez les actifs ou les personnes ayant reçu une éducation de niveau supérieur à bac +2.

Une part importante de leur budget est consacrée au tabac, qu'ils considèrent comme leur seul plaisir. Ils le voient comme une « béquille » pour faire face aux tracas du quotidien. Ces personnes, souvent isolées, coupées de leur famille, n'ont pas de réseau de sociabilité qui permettrait de promouvoir le sevrage tabagique... Les messages de prévention sanitaire ont peu d'impact sur une population qui vit souvent au jour le jour et ne peut se projeter dans l'avenir pour prévenir les risques pour sa santé. Il est donc impératif de mettre en place des actions ciblées et des prises en charges spécifiques.

Que pensez-vous de la cigarette électronique ?

L'essor du marché de la cigarette électronique est spectaculaire. C'est indéniable. On parle de 1,5 million d'utilisateurs. La vapeur produite par la cigarette électronique contient bien moins de produits toxiques que la fumée de tabac et cela a bien été mesuré et publié. En termes de santé publique, il va de soi que le danger est moindre. J'observe en pratique que les personnes qui tirent sur leur e-cigarette cherchent à reproduire les sensations du tabac fumé. Bien souvent, cela ne suffit pas à les faire arrêter, mais c'est une première étape.

L'important est de comprendre que nombre de fumeurs ont envie de réduire leur consommation, puis éventuellement de l'arrêter. Cependant, très souvent, il faut proposer des traitements qui ont fait la preuve de leur efficacité sur le sevrage pour permettre au fumeur de mettre fin à sa dépendance, pourvu qu'on l'y aide. Le message à retenir est qu'avec un traitement adapté, un suivi intensif, les taux de sevrage sont élevés. Reste ensuite au fumeur à acquérir une autonomie dans son comportement, grâce aux conseils qui lui sont donnés en suivi personnalisé.

Lire aussi : Cancer : de nouvelles mesures pour lutter contre les inégalités

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S
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